Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est catégorique:
il sera «bientôt trop tard» pour sauver la santé environnementale de la
planète si on ne met pas en place un «instrument contraignant» d’ici à
2015.
«Les paroles n’ont pas été suivies d’effets. Il sera bientôt trop
tard. Nos modes de consommation sont incompatibles avec la santé de la
planète. Notre empreinte écologique est démesurée», a laissé tomber Ban
Ki-moon mercredi, devant un parterre de personnalités réunies à Monaco.
«Nous devons agir maintenant si nous voulons qu’en 2050, la planète
soit vivable pour ses neuf milliards d’habitants», a-t-il ajouté. Sur 90
objectifs adoptés d’un commun accord par la communauté internationale
dans le domaine environnemental ces 20 dernières années, seuls quatre
affichent des progrès notables, a déploré le haut gradé onusien.
Il a d’ailleurs mis en exergue l’augmentation des émissions de gaz à
effet de serre, l’amoindrissement de la biodiversité, la plus grande
acidité des océans et la diminution des stocks de poissons.
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, tous les
stocks de poissons des océans de la planète seront totalement épuisés
avant 2050. Les données de l’ONU indiquent d’ailleurs que le secteur des
pêcheries n’est tout simplement viable. Les captures ont quadruplé
depuis 1950. Plus de 60 % des espèces marines sont exploitées au seuil
de rupture et souvent au-delà.
Il est aussi vrai que la biodiversité souffre grandement de
l’activité humaine. Une espèce de vertébré sur cinq est actuellement
menacée. Les facteurs de survie des récifs coralliens ont diminué de 38
%, le déclin record en matière de biodiversité. Parce que l’agriculture
accapare désormais 30 % de la surface terrestre, plusieurs des grands
écosystèmes ont perdu jusqu’à 20 % de leurs aires naturelles depuis
1980.
«Il faut que la dynamique s’accélère. Nous devons développer ce que
nous testons en éprouvette depuis 40 ans. Pour cela nous devons adopter
des mesures d’incitation efficaces, et notamment mettre un prix sur les
émissions de carbone», a fait valoir mercredi Ban Ki-moon.
«Nous devons aussi adopter, d’ici à 2015, un instrument universel et
juridiquement contraignant relatif au climat, afin que tous les pays
prennent des mesures supplémentaires pour réduire les effets des
changements climatiques et s’y adapter», a préconisé le secrétaire
général des Nations unies.
Le hic, c’est que la communauté internationale est encore loin d’une
entente globale sur la lutte aux bouleversements climatiques. L’Union
européenne est le seul bloc a s’être imposé des objectifs contraignants.
Trois objectifs ont été fixés pour 2020 : réduire les émissions de CO2
de 20 % par rapport à leur niveau de 1990, porter à 20 % la part des
renouvelables dans la consommation d’énergie et réaliser 20 %
d’économies avec l’efficacité énergétique.
Le Canada a jeté le Protocole de Kyoto à la poubelle, tout comme le
Japon et la Russie. Mais le maintien en vie du seul accord légalement
contraignant, grâce à la participation de l’Europe et de l’Australie,
doit au moins permettre d’éviter un vide avant l’entrée en vigueur d’un
éventuel accord qui inclurait cette fois de gros émetteurs comme la
Chine.
Les États-Unis s’en tiennent pour le moment à un objectif de
réduction de 17 % par rapport à 2005. Le Canada, qui a reçu en décembre à
Doha un sixième prix Fossile de l’année parce qu’il représenterait une
nuisance pour les négociations en cours, a théoriquement le même
objectif. Mais le gouvernement Harper n’entend pas s’engager davantage
sans une implication de tous les gros pollueurs, dont la Chine.
Par Alexandre Shields
Source : ledevoir.com
Source : ledevoir.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Le Collectif Roosevelt Lorraine vous remercie par avance de votre commentaire. Les commentaires racistes, antisémites, pornographiques, révisionnistes, sexistes ou en général tout sujet contraire aux valeurs humanistes ne sont pas acceptés.